lundi 27 février 2017

le printemps des poètes s'est invité à Saint-Ambroix dans le Gard




" Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à notre vie sa beauté."
Milan Kundera - L'insoutenable légèreté de l'être




Lien national de la manifestation...






Samedi 4 mars à partir de 16h la rue de l'hôtel de ville était en effervescence, quelques poésies affichées sur les portes,  invitaient les passants à la lecture  .  La  Galerie ouvrait grand ses portes pour accueillir les poètes en goguette. à l'intérieur Joachim et  Agnes les propriétaires  et co-organisateurs s'activaient pour finir la décoration  , des bougies  disposées dans plusieurs endroits pour un éclairage plus intimiste  brillaient timidement..Les tableaux colorés d'Agnes Skipper  ponctuaient l'espace comme autant d'invitation  à les regarder, dans  cette ancienne cave voutée toute peinte de blanc .Trois grandes  photos dans des cadres de bois  attiraient le regard , les  œuvre de Roselyne Cusset suspendues,  en écho  avec le   thème de cette année l'Afrique vaste programme  .Au dessus était inscrit en gros sur une feuille  de papier PASSAGES.
Ils sont arrivés lentement par groupe , Jean Paul et Roselyne dressaient  la table autour  du pot de l'amitié  .Ensuite la petite salle s'est remplie ,lorsque l'association  Troupissimo  riche de ses sept  participants s'est installée.  Un spectateur s'est approché , à livré  son expérience de la poésie  avec émotion et passion,   tout s'est enchaînée entre les  poètes et  les amis venus nombreux.Un  jeune garçon de huit ans  a ému toute la salle , lorsqu'il a lu une poésie devant tout ce monde .Une jeune femme timide   à osé se lever pour déclamer sans papier sa petite poésie touchante.Lorsque tout le monde s'est exprimé , entre deux retardataires , les invités se sont dirigés vers le buffet afin de goûter les mets salés et les boissons .Cet intermède a permis à tous de se retrouver, se rencontrer , d'échanger , de tisser des liens .
Enfin les trois derniers poètes sont arrivés et ont charmé l'auditoire et tout s'est terminé dans la joie d'avoir passé un agréable moment riche d'une multitude d'échanges.


Dans les coulisses j'exprime mon mécontentement .
 Il n'y a pas de photos ni  de noms pour les poètes de l'association Troupissimo , car leur président à refusé que je les  mentionne ...Cherchez l'erreur !
 Cette association d'amateurs à bénéficié d' un lieu accueillant ,de la communication, d' un public , d' une organisation autour d'un buffet bien garni et en plus son responsable est parti avec 4 affiches de la manifestation  données gratuitement par Joachim.
Tous les autres ont joué le jeu , tout était gratuit .Nous ne touchons aucune subventions.









Devant la galerie.


Les invités écoutent avec attention 



Jean-Paul lit un extrait des archipels du silence Ocre


"l'Ocre"


J'aime me promener seul. Ce jour là, il faisait très chaud sur la Grande Canarie. C'était un jour de solitude comme on n'en fait plus. Le sol tremblait sous la morsure du feu solaire, engendrant des vibrations hallucinogènes. La lampe d'Aladin n'était pas loin, et, je n'aurais pas été surpris  de voir les volutes vibratiles se transformer en djinn. Il ne m'en fallait pas plus pour explorer le désert qui s'étalait devant moi comme un grand tapis que je n'avais pas besoin de faire voler  pour qu'il devienne magique. Il moulinait sa poussière à chacun de mes pas, et semait sa poudre aux quatre vents qui avaient décidé de ne pas se manifester. Des succulentes sporadiques et des cactus non identifiés avaient sans doute accumulé des réserves d'eau pour leur survie, car, il n'avait sans doute pas plu depuis longtemps. Malgré tout, ce no man's land donnait signe de vie, et, j'avançais inexorablement sans but précis, car tout m'interpellait. Le plaisir de la découverte l'emporte sur toute chose quand je me mets en chemin, et, ce jour ne faisait pas exception. Qui pourrait croire que ces grandes étendues engendrent la monotonie ? Seul un esprit incurieux. Toujours est-il, que dès mon départ, je sus que je ne rencontrerais pas grand monde. Et, c'est bien ainsi que je l'entendais.
   Le paysage s'ancrait, ou plutôt, s'encrait dans l'ocre. J'avais bien aperçu quelques lapins minuscules qui, tels des caméléons avaient revêtu la même couleur que le sol sur lequel ils bondissaient et rebondissaient. C'est du moins l'impression qu'ils me laissèrent quand je les vis. Ma présence les avait dérangés, et, ils cherchaient quelque abri improbable dans une course qui me semblait erratique et faite de zigzags improvisés. Le soleil plombait de plus en plus l'atmosphère, et, le ciel désespérément bleu ne faisait rien pour arranger les choses. Le sol crissait sous mes pas. Mes chaussures aussi s'ocraient de sable pulvérulent, et, par mimétisme, mon visage caramélisait à vue d’œil. Peut-être allais-je me transformer en homme invisible ? Ma tenue aussi avait la couleur du désert. N'allais-je pas me craqueler comme ces puzzles que la sécheresse avait dessiné sous mes pieds. Je n'avais pas besoin de land art pour m’émerveiller. La nature faisait bien les choses. J'imaginais des failles sismiques, et me changeais instantanément en Gulliver microscopique, tandis que les fissures s'élargissaient en grand canyon du Colorado. Il est permis de rêver. Les fourmis lilliputiennes que j'avais failli écraser, s'activaient entre les méandres creusés par l'absence de pluie, dont les gerçures se ramifiaient en arborescences infinies. Elles avaient sans doute rapetissé pour survivre, mais je n'avais nulle intention de me rabougrir. Une longue rasade d'eau bien méritée, puisée à ma gourde, suivit le réseau d'irrigation de mon gosier, et, je m'arrêtais un  long moment pour observer les allées et venues du petit peuple des Myrmidons, qui avait établi sa colonie, là, où je n'aurais jamais supposé qu’elle puisse élire domicile.
   Peut-être le grand lézard , ocre lui aussi, s'en nourrissait-il ? La vie continuait, là où on s'y attendait le moins. Il nichait dans les grands rochers aux formes étranges, de même couleur. L’imaginaire aussi pouvait s'y lover, en attendant que le temps déroule son parchemin de légendes. L'anthropomorphisme transformerait le regard, et, la vision du monde en serait changée. Surgit alors le grand silence qui n'avait pas besoin de mots pour s'exprimer. Ici, pas de bruissements d'ailes, pas de cris d'oiseaux, pas de stridulations, pas d'aboiements, pas d'humains. L'océan des solitudes  étendait sa vastitude devant moi. Je restais là longtemps, submergé par tant de beauté. Le bleu et l'or se conjuguaient , laissant croire aussi qu'au fond des eaux qui se profilaient dans le lointain gisait peut-être une Atlantide. Le sablier s'écoulait dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Un jour, il finirait bien par se retourner. Couché sur le côté, il attendrait que j'insère un fil invisible pour le projeter vers le ciel, tel un diabolo endiablé, qui engagerait une course sans fin jus qu'aux confins de l'univers. Alors, vue de loin, la terre redeviendrait bleue comme une orange, où les Myrmidons que nous sommes seraient observés à leur insu par quelque voyageur temporel à la trajectoire incertaine. 




Extrait du livre "les Archipel du silence   " éditions Edilivres" 

https://www.edilivre.com/les-archipels-du-silence-2318468f88.html#.WMk-3jjp_dU 


Photo "Loiseau s'en moque il suit la rivière "Roselyne Cusset



Passages (3 photos )




L’oiseau des passages

L’oiseau migrateur rentrait chez lui à tire d’ailes. Il quittait  l’ Europe pour rejoindre la terre d’Afrique car l’hiver approchait .Le printemps prochain il reviendrait , gorgé de soleil afin de se reproduire et trouver une nourriture abondante .Quelle chance de voler , de franchir les mers et les océans , les montagnes les vallées, sans barrages et sans frontières .Beaucoup plus bas sur la terre , l’homme emprunte des passages , qu’il a lui-même construit, des ponts, des voies ferrées, des aéroports des ports. Si l’hirondelle  annonce le printemps l’homme ne le vit pas forcément. Surtout s’il part  en exil et qu’il    est noir de peau .Surtout s’il prend un bateau d’infortune   ,  Souvent  l’Eldorado prend   l’eau, il se transforme en radeau de la Méduse. Regardez, ils coulent par milliers au large des côtes de l’Europe.
L’avenir s’assombrit lorsque le bateau sombre .L’oiseau s’en moque il suit la rivière.




ROSELYNE CUSSET  



Journée du 9  à la Mutuelle lecture bibliothèque associative
Très peu de monde s'est déplacé pour venir écouter les quatre personnes venues lire des poésies sur le thème de l'Afrique .
Je les nomme Annie et Pierre Dugas, Roselyne Cusset et Jean-Paul Frebourg 



J'ai réussi peu de photos car il y faisait super sombre et la pièce était assez petite , mais malgré tout ce fut un moment chaleureux et le peu de gens s'étant déplacé a écouté attentivement les poètes. Qu'ils en soient remerciés.



j'ai  une pensée particulière pour cette dame qui offre du thé , du café et des petits gâteaux à ceux qui viennent à la Mutuelle lecture.Je ne sais pas comment elle s'appelle, c'est une personne très gentille et dévouée.







Samedi 11 mars 2017 

Autre ambiance dans ce lieu retrouvé du premier soir :la Galerie Numas Igra.
Beaucoup de monde s'était déplacé à vue d’œil une cinquantaine sans compter  les passants .

Il y eut une première Agnes Skipper notre hôtesse  Danoise nous a lu un court texte en français pour nous accueillir .
Blaise était à l'aise derrière ses percussions accompagné de Joachim B. Thönen le maitre des lieux  .Numas Igra est une petite galerie à taille humaine et à dimension internationale ouverte sur la fraternité à  travers les arts qu'elle propose.
Ce soir là les arts plastiques avec des peintures d'Agnes Skipper et de Blaise servaient de toile de fond en écrin aux poèmes de Joseph Kacem et Nour Khay et un jeune  invité Isaad poids plume et verve assurée en écho à son père Joseph.

La musique accompagnait les textes avec subtilité pour ne pas effacer le verbe tonitruant et engagé  des poètes de cette soirée.








Liens avec les sites des  artistes participants .

poésie:  Joseph Kacem  http://simorghdugard.over-blog.com/

Nour Khay:    https://nourkhay.wordpress.com/category/textes/

 Arts plastiques
Blaise
Agnes Skipper: http://numasigra.com/artists/agnes%20skipper-2.html

http://www.agnesskipper.com/


Musique 

http://www.joachimthoenen.com/













Agnes Skipper s'est lancée pour nous lire un texte en français .



Joseph  devant les peintures de Blaise




 Blaise



Joseph  Kacem



Nour Khay



Nour Khay et Isaad






Le contrebassiste Joachim B Thonën 





  lecture et théâtre  ce vendredi 17 mars 2017 place aux herbes...




Tout à commencé par les lectures de quelques personnes invitées à s'exprimer dont Odile Fabregoul  et Catherine Colas accompagnée d'un ami américain.
ça a continué avec

La troupe de théâtre Rocambolissimo de St Sauveur  de Cruzière.


Paroles de femmes africaines et marionnettes réalisées à partir des dessins d'enfants de l'atelier d'Elisabeth Martin.
Il était une fois la poésie cette poésie devint femme.
Un spectacle mis en scène par Simonne Bronchard .

Bénédicte,Renée, Michèle,Muriel et Chantal les actrice de la troupe ont déclamé les poèmes  de 6 poétesses africaines :
Suzane Tanella Boni 
Ndèye Coumba Mbengue Diakhate
Kine Kirama Fall
Véronique Tadjo
Bernadette Sanou Dao 
Annette Mbaye d'Erneville.














 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire